Danse comme acte de résistance
Présentation par l’autrice
« If i can’t dance i don’t need your revolution » est une citation attribuée à Emma Goldman et rappelle que la politique a aussi une dimension sociale et poétique, celle du plaisir partagé. Mes dessins sont des réinterprétations des danses de Nadja Beugré et de Paola Pi, de leurs danses comme une forme de résistance, celles qui racontent des contextes politiques complexes et leurs identités à travers le mouvement du corps.
Dans le film L’Homme à la caméra (1929) les mouvements de danseuses s’accélèrent et se superposent à l’instar des machines dans un rythme vertigineux. Je ne saurais pas décrire ce montage aussi bien que Jacques Rancières dans son essai Les temps modernes (2018). Le philosophe décrit comment les séquences construisent un récit d’une société socialiste idéale et le mythe du progrès. Ce texte était le départ d’une réflexion sur le rapport entre les humains et les artefacts, entre le mouvement et le temps, la transformation du monde ou le monde en transformation, dont les perspectives oscillent entre celle de l’État et ceux en marge qui résistent à sa violence. En redessinant des bouts des mouvements à partir des vidéos des danses contemporaines je voulais aussi mettre à jour ces questions et visibiliser des propositions contemporaines du changement sociale qui raconte d’autres histoires et d’autres utopies.