Polyptique
la tra – jectoire délibérative – dans le rejet des organes – la tra – jectoire initiative – la trame narrative dans un soliloque ( je parle dans moi à moi et pour moi – moyen mode – je raisonne comme ces timbales en cuivre ou ces grands saladiers en laiton jaunit et martelés par les coups de tête et la spontanéité – mode de vie moyen passif – conatus prend mon âme au lasso – dans l’ouest lointain le cœur est aussi à gauche et les revolvers aussi dans cette main maladroite . . . ) . . . trajet – la vie jouée au berceau – bercées par les mots des mères différentes – maman, nounou, mamie, nounou, doudou, mémé, papa, ne pas, ne pas – faire des bêtises – la maîtriser la bêtise c’est l'intelligence – mélange un peu de bêtise un peu de contrôle aux douanes de ce que je peux faire, je peux faire – itinéraire – le jour se lève pose ses plantes sur les graviers, les goudrons, les herbes et les routes, les routes de soi – je ne sais pas je crois que le jour se lève je l’ai vu de mes yeux vu de ma fenêtre fermée et sale et en hauteur bien haut dans le ciel qui gratte comme un pull en laine qui se défile comme un nuage derrière son silver lining timide, les joues grises dans leurs fossettes – le jour . . . est monté jusqu’à moi – les dix-sept étages à pied rien que pour moi l’ascenseur est en panne – le chauffe-eau est en panne mais nous avons le soleil tout près – la longue vue est en panne mais tu – es venu tout apprêté de moi – je suis ton bijou – mes mains autour de ton cou / l’itinéraire jusqu’au dix-septième siècle – je le vois maintenant, le jour tout entier depuis ma chambre de bonne – mais il faut faire le ménage tous les jours – le jour dans mon dos seulement toujours passé, passé – ne regarde pas la route d’en haut – itinéraire sens unique sans arrêt, sans arrière – penser oui c’est possible – ne regarde pas en arrière – le chemin en mappemonde de sucre cassé sur le dos, le chemin en petits raisins secs a disparu, mangé par le stress – la route – des routes mangées par le stress et par l’envie d’aller plus loin et de ne jamais rester, ne jamais rester comme un requin marteau dans les phares, éblouis chacun de leurs yeux, éblouis – les baies vitrées d’en haut on peut en voir les vitamines et les pépins, elles sont des réceptacles à amour fou et à oiseaux égarés, oiseaux stridents et étranglés, oiseaux terrifiants, oiseaux terreur, oiseaux en bas en haut leur trajet mouvement de balancier sur les lignes à haute tension : le stress – le regard mouvement de balancier – tu dors tu dors – et tes paupières ont le poids de toute la silhouette des toits empilés les uns après les uns après les autres comme des gobelets vides en fin de soirée en fin de journée en fin de bouteille, gobe les, les mouches, les lucioles, les papillons, les regards – qui me suivent aussi comme la lune quand je rentre le soir dans le métro aérien – la lune qui rentre dans le train, cette diode qui cligne qui cligne entre nous ce secret qui cligne, qui miroite ses pupilles quand les accordéons ferment leurs poumons grinçants. la silhouette des toits qui grincent comme le train quand il avance et que je ne suis pas assise dans le sens de la marche et que je ne suis pas assise et que j’écroule la fatigue comme des dominos, ou des ruines – le vieux bâtiment – la silhouette de toi à moi le secret dérobé – le secret déshabillé – parcours le secret du long des doigts comme une esquisse au fusain, que l’on estompe effet de fumée : cigarette after sex.
effet de papillons qui s’envolent après le sexe l’estomac est vide maintenant et pourtant nous n’avons plus faim, l’estomac est vide et les papillons ne peuvent voler si haut dans ce ciel livide de guerre, et ses larmes qui tombent en octobre, en novembre, en mars, font vriller ces larmes qui tombent et ces papillons aussi, ceux qui sont bleus – ils tombent et l’amour aussi disparait comme ça, il tombe du ciel alors on ne peut s’aimer que dans l’espace ou sur une exoplanète ou faire l’amour sur la lune c’est peut-être pour ça qu’elle nous suit depuis tout ce temps la lune – faire l’amour en l’air comme un coquelicot qui regarde cellui qui va le cueillir ou les autres fleurs plus hautes, qui portent le ciel dans leurs pétales mauves, les veines apparentes dans le penthouse, dans l’appartement à haut plafond – un plafond nié et joint de belles moulures en plâtre il est blessé et je suis – en haut encore, en haut encore – en haut et en corps – à ta portée.